Champagne. Un retour mouvementé....

Paskweten avait vu avec effarement qu'on lui avait attribué un cheval à lui aussi.

M'enfin j'vais pas monter là d'ssus ??

Tout en bougonnant il monta comme il put sur la bête, on aurait dit qu'un géant montait un âne. Il avait l'air ridicule et vit que le maréchal souriait, il lui lança un regard noir et entreprit de faire avancer le canasson. A vrai dire, il n'avait monté que peu de fois et ça n'avait jamais été un très grand souvenir... Il donna un léger coup de talon dans le flanc de l'animal qui refusa de bouger, il réitéra l'action plusieurs fois mais voyant l'animal refuser de bouger il descendit et s'avança vers sa Dame.

Dame, je ne peux pas monter ce genre de chose, je préfère marcher. Je vais le tenir et vous le revendrez à Clermont, vous en tirerez un bon prix.

Il se tourna vers le cheval et lui murmura :

Toi, t'as intérêt à avancer ou je te mange sur la route !


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Pask, où voulez vous que l'on monte notre tente ? Ou bien préférez vous que nous dormions dans la charrette ?

Dans la charrette vous serez à l'abri, je vais faire un feu devant et je dormirais là. J'ai le sommeil léger, je serais aux aguets.

Il aménagea la charrette pour la nuit et s'en alla dans les environs proches afin de chercher du bois et des denrées comestibles. Il revint quelques minutes plus tard avec suffisamment de bois pour la nuit et quelques feuilles, racines et fruits comestibles.

Dommage que votre dame de compagnie ne soit pas là, j'ai faim !

Il se mit à allumer le feu tout en parlant

J'ai vu qu'on nous avait donné de quoi manger à Reims mais j'ai pris quelques petites choses pour la route, les racines sont bonnes à mâcher, ça permet de ne pas avoir la gorge sèche. j'ai aussi trouvé quelques fruits, excellent comme coupe-faim !

Il alla chercher la nourriture dans la charriote, elle était déjà prête à faire cuire dans une marmite, il la suspendit au-dessus du feu et demanda à sa Dame qu'elle lui apporte une cuillère en bois...

Zoyas, en habituée des chevaux, s'était occupé des deux canassons. Elle se demandait si pour le lendemain, elle ne ferait pas assoir Pask aux commandes sur la charrette, ce qui lui laisserait le loisir d'enfin galoper à nouveau. Le cheval qu'elle avait acheté, s'il n'était pas un coureur expérimenté, avait au moins pour lui d'être beau. Un étalon couleur Isabelle, avec quelques tâches et des chaussons blancs. Sa crinière blonde ressemblait aux épis de blés, et le fait que Pask ne veuille le monter, trop gauche apparement, la faisait maintenant sourire, mesme si au début, elle n'avait rien dit.

Qu'à cela ne tienne, il prendra des cours de monte avec son Capitaine !

Un sourire lui vint lorsqu'elle pensa à Geoff en train de donner des leçons à son garde du corps. Ces deux là s'entendraient sûrement bien !

Tandis que les canassons étaient désellés et brossés, et qu'elle leur avait donné de l'eau, Pask quand à lui avait déjà préparé le campement. Parfait, des frutis ! Il paraît que ça rend aimable, tient !Elle rit à cette pensée. Bien sûr, il ne pouvait encore connaitre la réputation qu'elle avait pu avoir, commandant une garnison pleine de soldats, ou encore les recruteurs du duché, ni mesme martyrisant les élèves soldats de l'école...

Prenant un brin d'herbe, pour le machouiller du temps que tout cela cuise, elle continua, pour mieux connaitre l'homme qu'elle avait en face d'elle...

Contez moi un peu, Paskweten, l'on m'a parlé d'un groupe dont vous feriez partie, les ouls...Je crois ?

Elle était désireuse de connaitre l'histoire de la Chmampagne, peut estre en regard de la propre histoire de celui qui serait son plus fidèle allié, du moins l'espérait elle, car elle allait remettre sa propre vie entre ses mains.
Et elle était désireuse d'estre sûre de pouvoir lui faire entière confiance...

Parfois plus bavard, l'homme devenait presque taciturne sur ce sujet. La jeunne femme pouvait comprendre que certaines discussions n'étaient pas bonnes, surtout au début. Elle aussi avait ses secrets. Elle repensa d'ailleurs à cette journée où elle avait rencontré cet homme. L'archevèque de Reims...
Elle lutta pour ne pas que les larmes envahissent ses yeux. Le soleil se couchait déjà, le ciel se teintait d'une jolie couleur pourpre, et le feu crépitait.

L'odeur agréable de la tambouille fit frémir les narines de la rouquine qui fronça son nez et approcha sa gamelle. Une fois servie, elle proposa à Pask :

Qu'en pensez vous, on éteint le feu de suite pour éviter de se faire repérer par des brigands ? Ou bien on le laisse pour éviter d'estre dérangés par les animaux sauvages ?

Elle avait l'habitude des campements, mais plutôt de ceux où nombreux les soldats patrouillaient ou encore étaient en guerre, aussi, le nombre très restreint de deux...La faisait réfléchir et rester sur ses gardes. Trop de tensions, elle ne dormirait pas longtemps, probablement, et elle languisssait d'avoir des nouvelles de sa toute jeune demoiselle de compagnie, qui partirait sûrement le lendemain.

Pourvu qu'il ne lui arrive rien...Pendait Zoyas, inquiète...

Le reste du repas se déroula en silence, mais elle resta là, dehors, un long moment. La température plus fraîche de la soirée était agréable, et elle se laissa un instant envahir par toutes ses pensées et émotions...

Rêveuse, perdue dans ses pensées. Des bribes de souvenirs lui revenaient en mémoire. Des choses qui s'expliquaient....Elle regardait la lune, en machouillant encore un gâteau sec lorsqu'elle entendit :

Et vous ? Je n'ai jamais entendu parler de vous... Vos parents étaient nobles aussi ou c'est un mariage ?


Pask ! Elle avait oublié la présence de son garde du corps, tant elle était centrée sur ses sentiments. Elle hoqueta de surprise, le regarda un instant étonnée. Autant par la question en elle mesme, que par la soudaine réalité qui s'imposait à elle.

C'est la première fois que je viens en CHampagne. Je ne suis qu'un peu connue en Lyonnais Dauphiné, et quelques rares personnes savent mon existance également en Guyenne, où je suis déjà allée en voyage diplomatique.D'où lui venait sa noblesse ? Elle n'était pas peu fière d'elle mesme, à vrai dire, et continua avec un sourire :Je suis noble de mérite...Elle même n'était pas sûre que l'on dise comme ça, elle s'emmelait toujours les pinceaux avec "issues de" et pas.

Bref, elle reprit :

J'ai travaillé longtemps pour le duché. Dans leur Ost, dans un premier temps, très longue carrière, puis deux mandats en tant que Cac. Le duché m'a remercié en m'octroyant des terres, la seigneurie de Marcieu.
Je sais que dans le DR, les terres sont au minimum des barronies, pas dans les autres provinces, malheureusement !

Elle aurait bien aimé avoir une barronie, elle ! Mais Marcieu lui convenait tout autant, elle avait été choisie par sa plus grande...Gouverneur de l'époque.
Elle scruta Pask, pour voir s'il avait des questions particulières concernant l'une ou l'autre de ses activités...

Anyanka ayant raté le départ se cognait le front contre le mur lorsque sa Tutrice l'interpella et lui dit d'une voix douce:

Voyons, Anya, arrête ça, tu fais trembler tout les murs, et ça n'arrangera rien! Va à Clermont, excuse toi, et tout recommencera du début, si Dame Zoyas à un aussi grand coeur que tu le dit, elle doit pouvoir te pardonner! Allez, file!

Après ces quelques mots, après avoir réfléchit à ce que Abys, sa tutrice venait de dire, elle se mit en route en courant, après avoir fait quelques pas, Abys l'interpella de nouveau pour cette fois si dire :

Hey! Tu n'as rien à manger! Attend je vais chercher quelque chose dans ma cuisine et je reviens

Merci beaucoup Abys, mais...

Elle n'eut le temps de finir sa phrase que sa tutrice partait déjà, elle, elle ne pouvait attendre, alors se mit en route en pensant que sa Dame la nourrirait surement.
Elle ne disposait point de cheval, ni tout autre animal d'ailleurs, elle était perdue. Elle se trompait parfois de chemin, mais après quelques jours, elle arriva à son grand soulagement à Clermont, fatiguée, épuisée, avec des crampes partout où c'était possible. Elle arriva dans une taverne, elle eut à boire, et sa Dame lui proposa de la nourrire, après ce qu'elle avait vécu elle ne pouvait refusé.Elle prit donc le pain que sa Dame lui offrait et se nourrit raisonnablement. Peu de temps après cela, sa Dame proposa à deux Sieurs de les accompagner, après tout, plus on est, moins on risque!

Athos arriva a la taverne bien tard et y retrouva les dames hisa et zoyas.
il dit a cette derniere qu il etais partant pour ce long voyage a ses cotés en tant que garde.
discuta un peu en taverne et alla se coucher pour etre en forme au depart qui aurai lieu le lendemain dimanche en soiréé.

Compiègne le 06 du mois de Juillet 1457

La jeune femme regardait bien souvent derrière elle et à ses côtés si tout le monde suivait.
Pask était aux commandes de la charrette, elle mesme sur le cheval qu'elle lui avait acheté pour rien, ce dernier n'aimant point monter, et Atlas et Athos derrière la charette.
Ils avaient avec eux Lupin, le jeune loup que Plume lui avait offert pour son départ, qui avait grandi plus que la rouquine ne l'avait pensé.
Il était presque déjà de taille adulte, et les jeunes gens avaient prit un air plutôt rebuté en le voyant.

Anyanka était auprès d'eux, se posant contre les malles de la jeune femme, solidement attachées à la charrette.

Personne devant, quelques paysans croisés sur la route, pas de brigands. TOut se passait en Bourgogne, de toute façon, et les routes de champagnes risquaient d'estre bien désertes jusqu'au bout.

Au petit matin, ils étaient arrivés à Compiègne, tous ensemble, sans déplorer le moindre incident.
Mettant pied à terre aux portes de la ville, Zoyas vit le douanier et s'entretint un instant avec icelui qui semblait il n'était point au courant de la validité de son laissé passer..

Encore du temps perdu en palabres inutiles !

Elle soupirait de temps à autres, le temps que quelques pigeons fassent leur office de la douane à la connétablie et vice versa, et son sauf conduit lui fut remit.

Arrivés sur la place centrale du village, elle hélà un écuyer pour qu'il prenne soin des affaires.
Regardant Anyanka, elle précisa :

Je ne fait rien débaler, nous ne passons qu'une nuit ici, le temps à Christi de nous rejoindre.

Elle venait justement de recevoir un pigeon exprès de sa part, lui disant qu'elle était sur le départ. Elle eut un sourire malicieux, se tourna vers Athos et lui dict :

Athos, voilà une bonne nouvelle, Christi est sur le point de partir, elle nous rejoindra donc demain comme prévu !
Nous partirons à l'aube !

L'idée de partir au matin lui déplaisait. Faire la route en plein soleil, elle n'aimait point, la chaleur l'incommodait.
Mais c'était tout de mesme plus sûr que de nuit, et ils iraient plus vite.

Elle chercha les autres du regard, qui se dirigeaient déjà vers la taverne municipale, et les rejoingnit.